Crise du carburant en France : le gouvernement menace de briser le blocus des raffineries pour “régler la situation”.

Samy Schmitt
3 min readOct 12, 2022

Du nord au sud, la France vit dans un état de paralysie quasi totale en raison de stations-service fermées, de files d’attente interminables, de prix élevés et d’une baisse du moral des chauffeurs. Cela a obligé le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour trouver une solution à la situation.

Lundi, Esso-ExxonMobil a conclu un accord salarial avec deux syndicats majoritaires au niveau du groupe mais pas dans les raffineries.

Pour sa part, la Première ministre française Elisabeth Borne a déclaré : J’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts”. “Le dialogue avec les travailleurs est basé sur le progrès lorsqu’un accord est trouvé avec la majorité”, a-t-elle souligné.

Esso possède trois entrepôts en France avec des succursales à Toulouse au sud-ouest du pays, Fos-sur-Mer au sud et Notre Dame de Gravenchon au nord-ouest du pays. Les deux derniers entrepôts sont situés à côté de deux raffineries françaises paralysées par la grève.

Commentant la situation dans l’autre groupe pétrolier touché par la grève, “Total Energie”, Elisabeth Borne a exhorté l’administration et les syndicats à entamer des négociations sur les salaires, menaçant par la même occasion de recourir à la même mesure pour “résoudre la situation”. .”

“Les syndicats réformistes de Total ont appelé à l’ouverture de négociations. La direction a soutenu cela. J’espère que d’autres syndicats au pouvoir représentatif saisiront cette main tendue car le dialogue mène toujours à plus de résultats”, a souligné Borne.

Lundi, les salariés de ce groupe ont voté “à une large majorité pour la poursuite de la grève”, selon Eric Cellini de l’Union générale du travail. Cela concerne notamment la raffinerie de Normandie, au nord-ouest de la France, les dépôts de carburant en Flandre au nord, et la « bio-raffinerie » de La Med au sud du pays.

De leur côté, les syndicats mettent en avant les énormes profits que les groupes pétroliers ont engrangés en profitant des prix élevés dus à la guerre en Ukraine. Et “Total Energie” a réalisé un bénéfice de 6,10 milliards de dollars au premier semestre de cette année.

Quant au ministre de l’Economie Bruno Le Maire, il a déclaré à France Info : “Quand il y a des propositions de négociation, il faut les saisir. Sinon, ce n’est plus une grève pour obtenir des résultats. C’est simplement un dérèglement du pays, ce qui est inacceptable”. .”

De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré à l’issue d’une réunion d’urgence que “le gouvernement appelle à la levée complète de la suspension sans délai. Si cela ne se fait pas, nous prendrons nos responsabilités, c’est-à-dire que nous devrons peut-être la lever”. “

De nombreux automobilistes et certaines professions déplorent cette situation, comme les infirmières qui visitent les patients à leur domicile et craignent de ne pouvoir faire leur travail à cause de la situation, qui met en danger la santé des patients.

“J’ai passé trois heures à faire la queue à la gare”, raconte à l’AFP l’infirmière Sandrine Monteiro, 35 ans.

De son côté, l’opposition, comprenant la droite et l’extrême droite, a accusé le gouvernement de “manque de préparation” et de “sous-estimation”.

Quant au porte-parole du gouvernement Olivier Veran, il a estimé que le rétablissement de « performances normales » dans les zones les plus touchées « prendra quelques jours », soulignant que « cela se fera dans les 15 jours ».

Il a également souligné qu’il n’est pas normal qu’”un petit nombre de ceux qui profitent de la grève” fassent monter “le prix de l’essence” dans certaines stations.

Cela survient alors que le pays connaît depuis plusieurs semaines des grèves dans les raffineries et les dépôts de carburant à l’appel des syndicats réclamant une augmentation des salaires.

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